Emilie DU CHÂTELET (1706 - 1749)
Une fois n’est pas coutume : trouver une femme célèbre aux siècles des lumières et qui plus est dans le
domaine des sciences tenait de la gageure ! Les méchants diront bien sur qu’elle tire sa célébrité de sa
liaison avec Voltaire. C’est vite dit ! Ce n’est quand même pas François Marie Arouet qui a traduit en français
les « Principia Mathematica » d’un certain Isaac Newton. D’un tempérament de feu, passionnée à souhait, la
marquise du Châtelet harcèle littéralement ses amants : le comte de Guebriand, le duc de Richelieu (arrière-
petit-neveu du cardinal), Maupertuis pour finalement rejoindre Voltaire ! Mais passons sur les mondanités et
les affaires de cœur. Passionnée par les sciences, Emilie, « la tête remplie de connaissances » tentera sa
chance au prix de l’académie des sciences. Elles ne le gagnera pas mais son manuscrit sera néanmoins
publié ! Le thème en était « la nature du feu ». Conquise par la philosophie de Leibnitz, elle veut tout savoir
de lui : elle fait venir de Suisse le grand spécialiste de Leibnitz, un certain Samuel Koenig avec lequel elle
rédige « les institutions de physique ». D’après E. Badinter, l’ouvrage renferme « la plus belle explication de
la philosophie de Leibnitz jamais produite en français ». C’est après cela qu’elle s’attaque à LA traduction
citée plus haut. Eprise soudainement du marquis de St-Lambert, elle tombera enceinte. Sentant qu’elle ne
survivrait pas à l’accouchement (elle décède quelques jours après) elle termine sa traduction le jour de sa
mort. L’ouvrage sera publié à titre posthume. Un sacré pied-de-nez aux machos de son époque!
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